C’est en fin l’été! Ça veut donc dire que c’est aussi la saison des festivals et des nombreuses activités gratuites (ou pas) qu’offrent les municipalités. Des spectacles en plein air et de la culture à absorber, c’est le moment pour le faire! Du moins, ça l’est pour le commun des mortels. Mais qu’en est-il pour les personnes qui souffrent de trouble de panique et/ou d’agoraphobie? Personnellement, les énormes foules représentent un enfer. J’ai longtemps été même incapable de fréquenter la moindre activité si ça attirait un tant soit peu la population. Ça peut donc être parfois difficile de conserver une vie sociale, puisque ces troubles sont mal compris et encore un peu tabous. Je vous présente donc les quelques trucs que j’ai développés au fil des ans et de mes expérimentations. Par contre, je tiens à préciser que ces troubles ne doivent pas être pris à la légère, et c’est important de consulter un médecin ainsi qu’un psychologue ou un psychothérapeute, car ces troubles peuvent facilement devenir envahissants.
- Comprendre son trouble.
Il est important de demander de l’information à son médecin, son pharmacien ainsi que son thérapeute, et même faire des recherches personnelles, afin de bien comprendre son trouble. Connaître les processus qui se produisent dans mon corps et mon cerveau m’aide à mieux gérer mon trouble. Mettre du rationnel et du scientifique sur ces réactions impossibles à décrire me permet, en fin de compte, de comprendre ce qui se passe et de moins me laisser porter par la vague de panique quand elle se pointe.
- En parler avec son entourage.
Le point 1 est essentiel pour cela. En le comprenant mieux soi-même, on peut ensuite l’expliquer aux personnes qui partagent notre vie. Il ne faut pas avoir peur de s’ouvrir : ma crise sera beaucoup plus gérable et acceptée si j’en ai parler avant à mes amis. Ils sauront comment mieux intervenir. Aussi, ne pas mettre de tabous soi-même fait en sorte que vous êtes beaucoup plus accessibles pour les autres, et ça permet d’éviter un malaise. (Si les gens de votre entourage ne comprennent pas ou ne sont pas réceptifs, changez d’entourage!)
- Détente préméditée et post mortem.
Si je sais que j’ai un événement, une soirée ou un spectacle et qu’il y aura beaucoup de monde, je dois me prendre un moment de détente avant et après.
Avant, car je dois me préparer mentalement, prendre connaissance du site, et faire une sorte de méditation où je tente de réduire mon niveau de cortisol (hormone du stress). Et même chose après : il y a de fortes chances pour que cette soirée ou événement m’ait fatiguée énormément, beaucoup plus que la moyenne des gens. Pourquoi? Car quand on vit avec un trouble de panique, tous nos sens sont en demande, comme en état de survie, et c’est extrêmement drainant pour le corps (et le mental). Il est donc important que je prenne un moment à moi pour me reposer avant et après.
- Éviter les heures de grandes affluences.
Pour tout événement, il y a des heures ou des jours où il y aura plus de monde. C’est normal. Je profite alors des down time pour y participer. Par exemple, aller au musée gratuit une journée où il fait un temps magnifique, ou, pour le piknik électronique, on se présente dès que le site ouvre ses portes (c’est assez tranquille jusqu’à 17 h). C’est certain que si vous y allez avec des amis, vous devez leur proposer cette alternative. En général, les gens sont ouverts et même apprécie le « truc ». Parfois, ils voudront quand même participer durant les heures de grandes affluences : c’est correct. Alors, soit que je quitte (sans rancune) ou encore je propose le truc suivant!

- Rester en périphérie du site.
Je ne veux pas dire par là de ne pas entrer et être présent sur le site, mais m’éloigner du bord de la scène, ou ne pas être dans le « pit ». Se placer un peu plus en retrait, pour profiter de l’événement sans se préoccuper trop des autres. Aussi, ça me permet de garder la sortie en vue, ce qui est d’une grande d’aide pour gérer mes crises éventuelles. Dans les salles de spectacles, par exemple, je propose toujours à mes amis d’aller se placer au balcon. On a une meilleure vue (à mon avis) et je ne me sens pas envahi à cet endroit.

- S’hydrater et bien s’alimenter.
Ça semble peut-être un peu niaiseux comme truc, mais c’est efficace. Comme mon corps et mon cerveau se sentent en permanence en état de survie, leur fournir les éléments essentiels est déjà d’une grande aide. Être bien hydraté (j’ai TOUJOURS une bouteille d’eau réutilisable sur moi) et avoir bien mangé avant l’événement sont primordial pour mon bien-être. Aussi, je fais en sorte de toujours avoir des collations saines sur moi. Il faut répondre aux besoins de base pour être en mesure de gérer les autres.
- Connaître ses limites et éloigner la culpabilité.
Là aussi, ça semble simple, mais c’est tout de même un truc qui est excessivement important. Je connais mes limites, et je sais quand un événement ne m’apportera pas de joie ou si le risque d’une crise est trop grand. Mais surtout, je n’ai pas peur de dire non à ses invitations, sans me sentir coupable de mon trouble. C’est un petit fantôme avec lequel on doit apprendre à vivre, et il faut se respecter. Ce n’est pas quelque chose que l’on choisit : c’est un mécanisme de défense de notre cerveau, avec des effets physiques. Il faut donc s’écouter!
J’espère que ces petits trucs vous aideront! N’hésitez pas à me partager vos trucs, car on n’en a jamais assez!
Bon été!
P.